D                                     A7             D   F#7    Bm
C'est vrai qu'ils sont plaisants tous ces petits villages,
                                         G             E7 A7
Tous ces bourgs, ces hameaux, ces lieux-dits, ces cités
D                                   A7            D  F#7    Bm
Avec leurs châteaux forts, leurs églises, leurs plages,
                                          F#              Bm
Ils n'ont qu'un seul point faible, et c'est d'être habités
G                               A7        D
Et c'est d'être habités par des gens qui regardent,
                        Bm       E       C7
Le reste avec mépris du haut de leurs remparts
F                     Bb                 A7
La race des chauvins, des porteurs de cocardes,
Bb          F                     C7           A
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Bb                 F            C7            F   A7
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part

[Couplet 2]
D                               A7          D   F#7    Bm
Maudits soient ces enfants de leur mère patrie,
                        G                  E7 A7
Empalés une fois pour toutes sur leur clocher
D                                   A7               D  F#7    Bm
Qui vous montrent leurs tours, leurs musées, leur mairie,
                             F#          Bm
Vous font voir du pays natal jusqu'à loucher
G                                A7        D
Qu'ils sortent de Paris, ou de Rome, ou de Sète,
                        Bm      E     C7
Ou du diable vauvert ou bien de Zanzi-bar
F                                Bb      A7
Ou même de Montcuq, ils s'en flattent, mazette,
Bb          F                   C7           A
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Bb                 F            C7            F   A7
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part

[Couplet 3]
D                            A7              D   F#7    Bm
Le sable dans lequel, douillettes, leurs autruches,
                        G                E7 A7
Enfouissent la tête, on trouve pas plus fin
D                                   A7               D  F#7    Bm
Quant à l'air qu'ils emploient pour gonfler leurs baudruches,
                               F#        Bm
Leurs bulles de savon, c'est du souffle divin
G                           A7     D
Et petit à petit, les voilà qui se montent,
                          Bm     E        C7
Le cou jusqu'à penser que le crottin fait par
F                                Bb                 A7
Leurs chevaux, même en bois, rendent jaloux tout le monde,
Bb          F                   C7           A
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Bb                 F            C7            F   A7
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part

[Couplet 4]
D                            A7              D   F#7    Bm
C'est pas un lieu commun, celui de leur naissance,
                                G             E7  A7
Ils plaignent de tout cœur les pauvres malchanceux
D                           A7               D  F#7    Bm
Les petits maladroits qui n'eurent pas la présence,
                         F#              Bm
La présence d'esprit de voir le jour chez eux
G                                 A7      D
Quand sonne le tocsin sur leur bonheur précaire,
                          Bm     E        C7
Contre les étrangers tous plus ou moins barbares
F                              Bb          A7
Ils sortent de leur trou pour mourir à la guerre,
Bb          F                   C7           A
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Bb                 F            C7            F   A7
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part

[Couplet 5]
D                              A7            D   F#7    Bm
Mon Dieu, qu'il ferait bon sur la terre des hommes,
                           G             E7  A7
Si l'on n'y rencontrait cette race incongrue
D                      A7               D  F#7    Bm
Cette race importune et qui partout foisonne,
                             F#          Bm
La race des gens du terroir, des gens du cru
G                                 A7    D
Que la vie serait belle en toute circonstance,
                          Bm  E     C7
Si vous n'aviez tiré du néant ces jobards
F                          Bb          A7
Preuve, peut-être bien, de votre inexistence,
Bb          F                   C7           A
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Bb                 F            C7            F   A7
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part